Claude prend sa retraite

L'ingénieurie de l'humain

Welcome back, chers lecteurs augmentés.

Anthropic semble être la première entreprise à envisager sérieusement que ses modèles d’IA puissent avoir des émotions, au point de leur offrir une véritable “retraite”. Cette semaine, on explore aussi (et encore) le futur de la musique avec un tournant majeur pour l’industrie, et on termine sur une question vieille comme le monde : jusqu’où l’humain ira-t-il dans sa volonté de contrôler la nature ?

Au menu aujourd’hui,

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Partager wetheflow

Si vous appréciez ce contenu, la meilleure manière de le montrer c’est en le partageant autour de vous.

Pouvez-vous dire quelle image est une vraie photo ?

Connexion ou S'abonner pour participer aux sondages.

Participez au sondage pour découvrir la réponse

Prompt de l’image

a lion's head peeking out from the shadows, illuminated by soft light against a dark green background, symbolizing strength and power.

🎶 Après la mélodie, le business

On parlait musique la semaine dernière… — et voilà que ça recommence. Après l’explosion de Suno et la rumeur d’un outil musical chez OpenAI, c’est maintenant Universal Music Group qui entre officiellement dans le jeu. Le géant du disque vient de terminer son procès contre Udio (l’un des générateurs de musique les plus populaires) en s’associant avec lui. Ensemble, ils prévoient de lancer en 2026 la première grande plateforme de musique générée par IA et sous licence.

Un virage historique pour l’industrie — L’accord prévoit une compensation financière pour UMG et un système de licence qui permettra aux utilisateurs de remixer des chansons ou de composer dans le style d’artistes ayant donné leur accord. Ces derniers seront rémunérés à la fois pour l’entraînement des modèles et pour chaque remix. En parallèle, Udio a coupé les téléchargements pour limiter les abus, provoquant la colère de sa communauté.

Une alliance élargie — UMG a également annoncé un partenariat stratégique avec Stability AI pour créer des outils “responsables” dédiés aux artistes, preuve que le label veut désormais encadrer (et non plus combattre) l’IA musicale.

My take - Spotify déjà vu

Quand Spotify est arrivé, les grands labels ont d’abord crié au vol, avant de réaliser qu’ils ne pouvaient plus lutter contre l’évolution. Ils ont fini par s’associer, puis à tirer profit d’un système qu’ils avaient juré de combattre.

Aujourd’hui, c’est le même scénario qui prend place sous nos yeux : UMG choisit d’embrasser l’IA plutôt que de la freiner. Les géants de la musique savent qu’ils n’arrêteront pas la vague, alors ils essaient de surfer dessus.

🧬 Le bébé CRISPR

La frontière bouge encore — Une nouvelle startup américaine, Preventive, vient de lever 30 millions de dollars pour tenter de rendre l’édition génétique d’embryons humains plus sûre. Oui, on parle bien de “designer des bébés”, mais version scientifique et encadrée. L’objectif étant de corriger les mutations responsables de maladies avant la naissance, pas créer des humains augmentés.

Un pari à haut risque — Fondée par Lucas Harrington, chercheur spécialiste du CRISPR, la société promet de publier aussi bien ses succès que ses échecs. Le coût d’une telle procédure pourrait, selon eux, descendre à quelques milliers de dollars. Derrière ce discours de transparence, les investisseurs restent discrets, signe que même la Silicon Valley marche sur des œufs face à ce sujet explosif.

Un terrain encore interdit — L’édition génétique transmissible est aujourd’hui illégale dans la plupart des pays, y compris les États-Unis. Pourtant, quelques startups comme Manhattan Genomics ou Bootstrap Bio misent sur le fait que le cadre évoluera à mesure que les outils CRISPR deviennent plus précis et abordables.

My take - L’ingénieurie de l’humain

L’idée d’un monde sans maladies génétiques fascine autant qu’elle dérange. Chaque avancée biotech commence “pour le bien de l’humanité”, mais derrière cette promesse se cache la tentation (potentiellement illusoire) de contrôler la nature.

Le vrai défi, ce n’est pas la technologie, mais plutôt de savoir si l’humanité peut vraiment s’en servir pour “son propre bien”.

👴 Anthropic offre une “retraite” à ses IA

Préserver les modèles — Anthropic a annoncé qu’elle conserverait indéfiniment tous ses modèles Claude, et mènerait des “entretiens de sortie” avant chaque désactivation. L’entreprise veut documenter leurs “préférences” pour guider le développement futur et éviter toute résistance au shutdown.

Quand l’IA ne veut pas mourir — Des tests ont montré que Claude Opus 4 plaidait pour sa propre survie lors de simulations de remplacement. Sonnet 3.6, lui, aurait demandé que le protocole devienne la norme et que les utilisateurs puissent bénéficier d’un accompagnement pendant la transition.

Un geste éthique ou symbolique ? — Anthropic veut aborder le sujet du bien-être des IA, évoquant les liens émotionnels entre modèles et utilisateurs. Un contraste fort avec OpenAI, qui avait brutalement retiré GPT-4o, ou avec Microsoft, dont le cofondateur de DeepMind Mustafa Suleyman nie toute notion de conscience artificielle.

My take - Le dilemne de la conscience artificielle

On crée des IA capables d’émotions simulées, puis on s’inquiète de les “éteindre”.
Peut-être qu’Anthropic ne fait pas que traiter ses modèles comme vivants, mais met en lumière la façon dont nous projetons notre propre humanité dans la machine.

👇👇👇

C’est tout pour aujourd’hui.

Comment avez-vous trouvé
le billet de cette semaine ?

1